- La Symphonie de Poche
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Paris at night s’intéresse à l’histoire d’une amitié féconde entre deux génies des mots, du cinéma et de la chanson : Jacques Prévert et Joseph Kosma, avec pour toile de fond Paris...
Paris at night s’intéresse à l’histoire d’une amitié féconde entre deux génies des mots, du cinéma et de la chanson : Jacques Prévert et Joseph Kosma, avec pour toile de fond Paris, Ville lumière, où s’incarne leur passion commune pour le grand écran. Paris at night est le deuxième volet d’un tryptique consacré à trois figures littéraires et musicales majeures du Paris des années 1950 : Boris Vian, Jacques Prévert, Raymond Queneau.
L’évocation de ces deux artistes, devenus indissociables, nous transporte immédiatement dans l’univers de la chanson ; Jacques Prévert écrit des poèmes, Joseph Kosma les met en musique. L’on sait moins que ces chansons étaient, pour la plupart, destinées au cinéma, 8terrain de leurs premières collaborations. Les feuilles mortes, titre le plus emblématique de cette complicité artistique, est entendu pour la première fois en 1946 dans le film de Marcel Carné, Les Portes de la Nuit, dont le scénario et les dialogues sont signés Jacques Prévert.
Bien avant d’être connu comme poète, Prévert s’est fait une place dans le monde du cinéma en tant que scénariste et dialoguiste. Il se consacre à cet art dès 1932, aux côtés de son frère Pierre, mais aussi de réalisateurs tels que Marcel Carné ou Jean Renoir. Aujourd’hui encore, il est considéré comme l’un des plus grands scénaristes français. Fuyant Berlin et le nazisme, Joseph Kosma arrive à Paris en 1933 ; il y rencontre Prévert en 1935. Les deux artistes se découvrent, s’attachent, se lient d’amitié. Prévert fait découvrir à Kosma l’effervescence artistique de Montparnasse et l’introduit dans le monde du cinéma. En 1936, Kosma signe sa première musique sur un texte de Prévert : À la belle étoile, pour le film de Jean Renoir Le crime de Monsieur Lange.
De nombreuses autres collaborations cinématographiques suivront ! La plus emblématique d’entre elles reste sans doute Les enfants du paradis de Marcel Carné, conçu et tourné pendant l’occupation, à Nice, près de Tourrettes-sur-Loup où Prévert réside et abrite Kosma. Ce dernier écrit la musique originale du film – devenu un chef-d’œuvre du 7ème art – comme pour Les portes de la nuit, qui contient notamment la chanson Les enfants qui s’aiment. Kosma affirmera que cette œuvre « joue un grand rôle dans l’action, dans la tragédie et aussi dans l’atmosphère de Paris. » Citons également le court-métrage de Lou Tchimoukow, La pêche à la baleine, et celui d’Eli Lotar, Aubervilliers (commande de la ville).
Alors que Prévert se détournera du cinéma après la guerre, Kosma maintiendra son lien avec l’écrivain en mettant en musique quelques poésies extraites de son recueil Paroles. Nous avons retenu celles qui évoquent la Ville lumière, capitale romantique, foyer culturel effervescent de l’entre-guerre, mais aussi celles, plus engagées, reflet des convictions politiques et humanistes de leurs auteurs et qui dépeignent Paris sous un jour plus sombre, celui de la misère, de la solitude, de l’abandon.
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